Description de l'initiative
L’entreprise Thysner est engagée depuis sa création en mai 2016, dans la protection de l’environnement à travers son département « recyclage ». Consciente des enjeux énergétiques dans le monde, elle fait du recyclage une priorité de son plan d’action. En Afrique subsaharienne, en milieu rural, tous les ménages utilisent le bois pour la cuisson des aliments et, en milieu urbain, 70% d’entre eux. L’emploi du bois accentue la pression sur le couvert végétal et contribue au réchauffement climatique. A cela s’ajoute le problème de la gestion des ordures ménagères. En Afrique subsaharienne, le bois-énergie représente plus des trois quarts de la consommation énergétique des ménages. Combinée à d’autres facteurs comme l’agriculture extensive, l’exploitation du bois de chauffe expose les forêts à des risques importants. C’est pourquoi des projets proposent une diversification des sources d’énergie domestique. Cependant, une substitution des énergies dites traditionnelles par d’autres formes d’énergies est difficile en raison de la pauvreté de la population touchée. Aussi le charbon vert semble-t-il être une alternative intéressante au bois-énergie ainsi qu’à des énergies fossiles souvent coûteuses. C’est un charbon produit à l’aide de résidus biodégradables -agricoles et ménagers- riches en carbone. Son emploi évite la coupe des arbres qui servent à la fabrication du charbon de bois.
L’objectif de l’initiative est de promouvoir la production et la commercialisation du charbon vert dans la région de Gbèkè comme alternative durable au charbon traditionnel.
Les bénéficiaires sont la population et les ménages de la région de Gbèkè (centre de la Côte d’Ivoire).
La promotion du tri-sélectif des ordures ménagères s’effectue par le biais de campagnes de sensibilisation, la mise à disposition des ménages de poubelles compartimentées, l’enlèvement des déchets organiques et leur recyclage en charbon vert, des activités de sensibilisation pour l’adoption du charbon vert et l’adoption d’une stratégie de commercialisation du charbon vert. Tout cela contribue à l’emploi des jeunes.
Les principales activités sont : l’aide au tri sélectif des ordures ménagères par les ménages, la collecte des déchets, l’identification de filières de collecte de résidus agricoles qui représentent aussi des gisements de matières premières à transformer (épluchures de manioc, cabosses de cacao, balles de riz…) et enfin la production de briquettes de charbon vert. La première unité était artisanale ; elle ne permettait la production que de quelques tonnes par mois de charbon vert. Depuis cette année 2019, l’unité a été équipée de nouveaux fours à pyrolyse, de plusieurs presses et d’une unité de séchage et de conditionnement. L’unité, qui était précédemment située en ville, a été déplacée à 10 kilomètres de la ville, ce qui réduit les nuisances pour le voisinage. Enfin, la commercialisation des briquettes de charbon vert est réalisée grâce à un réseau de distributeurs. Pour répondre à la forte demande, il est envisagé de tripler la production au cours des prochains mois.
PRINCIPAUX RÉSULTATS OBTENUS
Depuis le début de la production, en janvier 2018, les résultats obtenus sont les suivants :
- la production mensuelle est dorénavant de 12 tonnes par mois ;
- 300 tonnes de déchets organiques ont été recyclées en charbon vert ;
- 7 tonnes de charbon vert ont été distribuées gratuitement lors de campagnes d’information ;
- 200 ménages utilisent régulièrement le charbon vert comme alternative au charbon traditionnel.
L’activité a permis de procurer des emplois à cinq salariés et à trois contractuels, qui sont assistés par dix bénévoles.
Dix coopératives ont été équipées avec des fours à carbonisation. Elles produisent des poussiers sur les lieux où des résidus sont disponibles. Thysner achète la production, générant ainsi des revenus pour les personnes qui exercent cette activité.
Une seconde unité de production de charbon vert est en cours d’installation à Grand Bassam, où des coques de noix de coco sont disponibles en abondance. Une première étude a permis d’évaluer à 500 tonnes par mois ces résidus. Cette unité sera fonctionnelle début 2020.
Enfin, il est envisagé de solliciter un laboratoire d’analyse afin de connaître le PCI du charbon vert.